◼ La maladie
Définition
Les métatarsalgies sont dues à la surcharge des têtes des métatarsiens sur le plan d'appui. Ils se présentent avec des cors plantaires récurrents et avec des douleurs dues à la pression en marchant qui limitent beaucoup la marche.
Symptômes
Cette douleur est ressentie au niveau de la face plantaire du pied, juste en arrière des orteils. Il peut également s’agir de sensation de brûlure, de gêne, de marcher sur des cailloux…Il s’agit d’une douleur de type mécanique due à un excès de pression de cette région. Des durillons- parfois très locaux comme sous la deuxième tête métatarsienne ou plus généraux comme sur l’entièreté de l’avant-pied- sont souvent observés et sont des signes accompagnateurs. La plupart des patients se voient, souvent depuis longtemps, traités par un pédicure ou podologue. Cependant, les durillons réapparaissent.
Les durillons continuent à réapparaître tant que la vraie cause à savoir la surcharge mécanique ne sera pas traitée. Certains problèmes d’excès de pression sont confondus comme de simples verrues ce qui fait que la présence des durillons n’est pas toujours liée à une métatarsalgie.L’excès de pression peut se manifester d’autre façon et l’on parlera également de métatarsalgie comme dans : la fracture de stress d’un métatarsien ou d’une phalange, la rupture des structures plantaires qui stabilise les articulations métatarsophalangiennes avec dislocation progressive de l'orteil ou apparition d'orteils en marteau.
Causes
Les métatarsalgies sont multifactorielles. L’excès de pression peut être en rapport avec une rétraction du tendon d’Achille, , à un métatarsien anatomiquement trop long par rapport aux autres, à un avant-pied déstabilisé avec l’âge et souvent accompagné d’un hallux valgus, aux pied creux, aux affections neurologiques,
◼ Traitements possibles
Traitement conservateur en première intention
Ce sont généralement les semelles orthopédiques pour aider à une répartition harmonieuse de la pression entre les têtes métatarsiennes.
On peut aussi diminuerla pression sous les têtes métatarsiennes par des exercices d’ étirement ou stretching des muscles du mollet et du tendon d’ Achille (cf fiche étirement)
Traitement chirurgical
Il est indiqué après échec du traitement conservateur et va dépendre des déformations et des causes. Différentes solutions seront proposées :
• Assouplir le tendon d’Achille en cas d’importante rétraction de la rétraction postérieure (allongement de la lame des jumeaux)
• Transférer un tendon fléchisseur sur un orteil en cas de griffe
• Suturer des structures plantaires stabilisantes de l’articulation métatarso-phalangienne
• Corriger obligatoirement une pathologie associée comme l’hallux valgus ou varus.
• Mais le traitement le plus courant est l’ostéotomie métatarsienne : réharmonisation de l’ architecture de l’ avant-pied en modifiant la longueur du ou des métatarsiens ainsi que la hauteur de leur tête.
◼ L’intervention
On pratique une ostéotomie (coupe dans l'os) oblique dans l'union du col avec la tête de chacun des trois ou quatre métatarsiens latéraux.
La technique peut être conventionnelle avec des incisions dorsales larges et une fixation par vis de chaque tête opérée.
La technique peut être percutanée par une incision de 1 à 2 mm et sans fixation vissée (technique mini invasive) Avec cette ostéotomie, on crée un plan incliné qui permet le glissement des têtes des métatarsiens vers le haut et l’ arrière.
Il n'est pas nécessaire de plâtrer le pied pour la cicatrisation de l'os, parce que l'appui lui-même du pied au sol entraîne les métatarsiens vers le haut en remettant à leur place d'origine les métatarsiens tombés, ainsi on récupère l'arc transversal et on équilibre les zones de charge. De cette façon, nous voyons que non seulement il est possible, mais nécessaire de marcher après l'intervention qui, comme nous avons dit, est faite en régime ambulatoire et avec anesthésie locale.
◼ Suites post-opératoires et surveillance