TENDINITE CORPOREALE D'ACHILLE

 La maladie

Le muscle du mollet ou triceps sural est constitué de l'ensemble MUSCLE + TENDON.

Ce muscle est bi-articulaire car il ponte le genou et la cheville.
Il se prolonge par le tendon d'Achille, le plus volumineux de l'organisme.

Son étirement doit se faire préférentiellement au niveau du muscle car le tendon est peu extensible.

Néanmoins certaines personnes présentent une hypertonie ou un défaut d'étirement  des corps musculaires du triceps (les jumeaux ou gastrocnémiens).

Ce défaut d'extensibilité est appelé triceps court.

La conséquence du triceps court est un excès de traction au niveau du tendon, soit de son corps (tendinite corporéale), soit de son insertion (enthésopathie).

 Traitements possibles

Quel que soient le type de lésions du Tendon d’Achille, le traitement est médical dans un premier temps. Le traitement antalgique initial repose sur la prise d’antalgique et d’anti inflammatoire en comprimé ou localement sous forme de gel. L’adjonction d’une talonnette dans les chaussures afin de surélever le talon et de faciliter le travail du Tendon d’Achille. Ensuite, la rééducation est introduite pour  renforcer le Tendon d’Achille et à étirer les structures musculo-aponévrotiques du mollet. Enfin, la physiothérapie (ultrasons, onde de choc…)viendra compléter le traitement du Tendon d’Achille pathologique.Les infiltrations de corticoïdes (anti inflammatoire puissant) peuvent parfois rendre service soit lorsqu’ils sont injectés dans des bourses péritendineusesinflammées, ou bien dans la gaine du tendon lorsqu’elle est atteinte. Bien entendu le repos « sportif » ou « la modification de l’activité sportif » font partie intégrante du traitement. Le délai de récupération est parfois long et ce d’autant plus que les douleurs évoluées depuis longtemps.

Dans les rares cas ou le traitement médical ne suffirait pas, le traitement chirurgical peut être choisi. En fonction de l’importance des lésions et de leur localisation des gestes plus ou moins nombreux seront effectués. Ils pourront s’illustrer par un simple « peignage » du Tendon d’Achille (scarification du tendon pour augmenter sa consistance par cicatrisation) jusqu’au renforcement par un tendon adjacent au Tendon d’Achille. Dans les enthésopathies, la résection de la « bosse calcanéenne » sera réalisée pour  retirer le conflit avec le Tendon d’Achille. Une période d’immobilisation et de décharge variable en fonction du geste sera préconisée. La rééducation fera partie intégrante de la récupération.


 L’intervention

L'intervention se déroule sous anesthésie générale ou loco-régionale.
Après incision cutanée, le tendon est incisé au bistouri sur un centimètre en plein centre de la zone pathologique ce qui constitue le stade initial du peignage.
Le peignage est alors poursuivi en réalisant une à deux incisions complémentaires.
Une hémostase soigneuse est réalisée après avoir dégonflé le garrot et la gaine aponévrotique est fermée sur un drain de redon aspiratif.
La fermeture est effectuée en deux plans avec des points simples sur la peau ou un surjet intradermique avant de mettre en place un pansement compressif en équin physiologique.


 Suites post-opératoires et Surveillance

En dehors des cas de plastie tendineuse ou de réinsertion imposant une immobilisation stricte sans appui en équin physiologique pendant 45 jours, la marche est autorisée à partir du 4ème jour après ablation du drain de redon sous couvert d'une talonnette en liège de 2.5 cm environ placée dans la chaussure.

Cette talonnette va être amincie par une râpe très régulièrement sur une période de trois semaines, à l'issue de laquelle le sujet peut marcher avec des chaussures normales.

Pendant cette période, aucune rééducation autre qu'active et personnelle n'est envisagée.

Les fils sont enlevés à la troisième semaine postopératoire et une rééducation prudente peut alors être entreprise visant à récupérer la flexion dorsale de l'articulation tibio-tarsienne.

La reprise du footing est autorisée au bout de deux mois, la possibilité d'entraînement de sauts et d'impulsions n'est envisagée qu'à partir du troisième mois postopératoire.