◼ La maladie
Définition
La pathologie des orteils externes est dominée par la déformation en griffe source de conflits douloureux avec cors dorsaux ou pulpaires. Il faut également considérer la pathologie du cinquième orteil et la pathologie interdigitale responsable d’oeil de perdrix.
La position en griffe des orteils est physiologique au cours de la marche, lors du pas antérieur. On ne parle habituellement de griffe des orteils que lorsque cette position est permanente et s’accompagne d’un conflit douloureux, soit dorsal avec cor en regard des articulations inter-phalangiennes proximales ou distales, soit plantaires avec durillon pulpaire. Déformation banale, responsable d’une gêne fonctionnelle souvent importante, elle nécessite une étude attentive du siège de la déformation, de son caractère réductible, de la morphologie et de la pathologie du pied qui l’ont engendrée.
Griffe proximale : C’est la déformation la plus commune caractérisée par une extension de l’articulation métatarso-phalangienne (MP) et une flexion de l’articulation inter-phalangienne proximale (IPP). Cette dernière occupe le sommet de la déformation, entre en conflit avec la chaussure d’où un cor dorsal à la face profonde duquel peut se former un hygroma.
Griffe distale : C’est la déformation en flexion de l’inter-phalangienne distale (IPD). L’articulation MP est en position neutre, et le sommet de la déformation se situe au niveau de l’IPD. Un cor se développe à la face dorsale de cette articulation, et surtout l’appui distal est douloureux avec durillon ou cor pulpaire qui domine le plus souvent la symptomatologie.
Griffe totale : La déformation associe une hyperextension de la MP, une flexion de l’IPP et une flexion de l’IPD. Il existe un cor à la face dorsale de l’IPP et de l’IPD. Il est important d’analyser le siège de la déformation la plus importante et le caractère réductible ou non de chaque déformation.
Griffe totale inversée : A une extension plus ou moins marquée de l’articulation MP, s’associe une flexion de l’IPP et une hyperextension de l’IPD. La deuxième phalange est pratiquement verticale. Il existe un cor dorsal au niveau de l’IPP et un durillon plantaire en regard de la tête de P2 et de la base de P3.
Causes
La déformation en griffe des orteils est une constatation fréquente dans le cas de la pathologie de l’avant-pied, elle est témoin d’une disharmonie morphologique ou statique des orteils et du pied : association fréquente à un hallux valgus avec ou sans métatarsalgie
Mais d’ autres causes seront recherchées : origine congénitale, pied creux, troubles neurologiques, séquelles post-traumatiques
Symptômes
Les griffes peuvent être souples et réductibles mais vont devenir raides et irréductibles par de simples manipulations.
La gène sera provoquée par des callosités, des durillons, ou d’un conflit inters digital appelé «œil-de-perdrix». Parfois même, si les conflits sont importants, des plaies et des ulcères peuvent être présents.
◼ Le traitement possibles
Traitement médical
Lorsque la déformation des orteils est réductible, la modification du chaussage associée à des soins de pédicure, port éventuel de semelles orthopédiques, orthèses de protection en silicone peuvent amener des soulagements souhaités
Traitement chirurgical
Il sera proposé, en cas de troubles importants ou de déformation fixée, et en l’ absence d’ infection locale.
A la variété des déformations en griffe des orteils et de leurs étiologies correspondent différentes techniques opératoires. Le traitement de la cause notamment un hallux valgus ou un pied creux sera associer au traitement de la griffe des orteils.
• Résection d’un conflit douloureux et saillant (arthroplastie interphalangienne) par technique classique ou percutanée mini invasive.
• Fixation de l’articulation douloureuse avec une certaine angulation (arthrodèse), soit par broche (à retirer à 1 mois), soit par implant interne, restant définitevement en place.
• Transfert de tendon ou ténotomie percutanée
Ostéotomie de phalange ou de métatarsien, par technique classique (avec matériel métallique) ou percutanée , mini-invasive.
◼ Suites post-opératoires et surveillance