◼ La maladie
Il s’agit d’un affaissement de l’arche longitudinal interne du pied, correspondant à un aplatissement de la voute plantaire. Cette déformation est très souvent accompagnée d’une déviation en valgus (vers l’extérieur) de l’arrière pied. C’est pour cela que le terme le plus souvent employé est celui de pied plat valgus.
On distingue 2 contextes principaux:
- Le pied plat congénital : il se développe à partir de la petite enfance, il peut se stabiliser au cours de la croissance mais il peut aussi se décompenser rapidement entre 9 et 13 ans. Ce n’est véritablement qu’à partir de 7-8 ans que l’on peut parler de pied plat et discuter un traitement chez l’enfant, médical, parfois chirurgical. Il faudra diagnostiquer une synostose congénitale talo-calcanéenne ou calcanéo-naviculaire, cause clasiique du pied plat congénital et explication de son caratère « raide ».
- Le pied plat dégénératif de l’adulte : le plus souvent il s’agit d’une déformation apparaissant vers 50 ans, celle-ci est due à une atteinte du tendon du tibial postérieur. Cette atteinte du TP se manifeste d’abord par des douleurs internes qui traduisent la tendinopathie de ce tendon puis une rupture de ce tendon peut brutalement aggraver le tableau. Les causes d’ atteinte du TP sont variables, allant de la surcharge pondérale, aux causes rhumatologiques (polyarthrite rhumatoïde notamment), traumatiques….
En complément de l’ examen clinique , le diagnostic repose sur des radiographies spécifiques en charge et une imagerie des parties molles médiales (ligaments et TP) par échographie et/ou IRM
La classification en stades évolutifs (Bauman) pour les lésions dégénératives du TP chez l’ adulte permet d’ adapter les modalités thérapeutiques .
◼ Les traitements possibles
Traitement médical
1. Les semelles orthopédiques avec coin supinateur interne permettent de creuser l’arche interne du pied et de ralentir la déformation. Ce traitement doit dans tous les cas être mis en place le plus précocement possible, il est parfois suffisant notamment dans le cadre de pieds plats congénitaux.
2. La rééducation avec notamment les étirements du triceps est fondamentale car cette rétraction fixe la déformation en valgus. Elle assoupliera aussi l’ aponévrose plantaire et les tendons fibulaires, pour éviter leur rétraction définitive.
Traitement chirurgical
1) Chez l'enfant (entre 9 et 13 ans)
a) Résection d'une synostose
b) Allongement du triceps sural, parfois des tendons fibulaires
c) Correction de la déformation en plat et valgus :
i) Reposition et arthrorise de l'articulation sous–talienne par une endoprothèse
ii) Ostéotomie d’Evans
2) Chez l'adolescent ou l'adulte : techniques fonction des mobilités articulaires, de l'âge du patient, de l’existence d’arthrose
a) La réparation du tendon du tibial postérieur et du « Spring ligament ». Ce traitement chirurgical permet de restituer l’action de ce tendon et de renforcer les structures internes qui ont tendance à se distendre dans les pieds plats valgus, ce traitement isolé peut être réalisé dans les stades débutants de pied plats mais dans la majorité des cas il faut y associer un geste osseux. Lorsque le tendon du tibial postérieur est rompu on peut réaliser un transfert tendineux en se servant du tendon fléchisseur commun des orteils.
b) Ostéotomies du calcanéus, de translation (Myerson) ou d’ allongement d'Evans : fixation par plaques ou vis.
c) Allongement du triceps sural
d) L’arthrodèse talonaviculaire et sous talienne : ce geste chirurgical est le plus lourd mais il permet de corriger complètement les anomalies morphologiques et de soulager les douleurs. Il est indiqué dans le cadre de pieds plats décompensés de l’adulte avec apparition d’arthrose et dans le cas de pieds plats de maladies rhumatismales telle que la polyarthrite rhumatoïde.
◼ Suites post-opératoires et surveillance